LA BOCA

Les lignes topographiques, représentations symboliques du relief, comme les strates géologiques sous nos pieds, sont des obsessions formelles chez l’artiste. Ces lignes invisibles dans le paysage, constituent sa forme et son mouvement, elles révèlent la dynamique d’une terre vivante.
Lors de randonnées en montagne, Céline incorpore les lignes vibrantes, cachées ou affleurantes du paysage. A l’atelier, elle les transcrit par le fil, dans un processus emprunté à la dentelle, où le geste d’entrecroisement vient associer les lignes en un corps solidaire.
Les cordons de laine tissés dans cette pièce sont issus de races ovines françaises sélectionnées pour leurs singularités. Elles sont travaillées pour restituer leur potentiel graphique, plastique et constituer un ensemble de valeurs riches et variées.
La fibre de l’animal qui pâture pour entretenir le paysage contribue à la vivacité qui émane de cette cartographie sensible. Ces fibres sont enfin associes au fil de laiton, note minérale et lumineuse, qui surgit de manière subtile en sillons affleurants.
La légèreté et l’élan organique de la structure renvoient à une forme de vertige, de sentiment océanique: l’appartenance à un monde vaste , une nature qui nous dépasse.